Aux environs immédiats du sud de Bastia, prenez le temps de découvrir la plaine de la Marana. Située entre des montagnes de taille moyenne à l'ouest, qui surplombent la plaine orientale de l'île, et le lido de la Marana à l'est, cette plaine, occupée depuis l'antiquité est surtout marquée par l'étang de Biguglia, classé réserve naturelle depuis 1994. Face à cette plaine alluviale, en mer Tyrrhénienne, entre la Toscane et la Corse, se situe l'archipel Toscan : un ensemble d'îles italiennes dignes d'intérêt.
A - Le Lido de la Marana (seul lido de Corse)
Longue bande de sable fin qui s’étend de Furiani à Lucciana, ce cordon lagunaire s’est formé pendant le quaternaire grâce aux alluvions charriés par le Golo et le Bevinco (environ 6000 ans). Puis, l’influence des vents et des courants a façonné le rivage que l’on connaît aujourd’hui. Ce lido, zone de convergence entre eau salée et eau douce est un espace remarquable tant sur le plan faunistique que floristique. Le long de la mer, de la plage de l'Arinella jusqu'à l'extrémité de la Marana, le lido s'étend sur près de 20 kilomètres de plages de sable blond et est reconnu comme le « poumon vert » de Bastia. Cette zone lagunaire est entourée d'hôtels, de restaurants et de campings, nichés au sein d'une forêt de pins. Du côté de l'étang, les promenades à pied offrent la possibilité d'observer une multitude d'espèces d'oiseaux.
B - Biguglia
Réserve naturelle remarquable, paradis des ornithologues, l’étang de Biguglia (ou Chiurlinu, en corse) est le plus vaste étang côtier de Corse (plus de 11 km de long et 2.5 km de large) et l’une des plus vaste lagunes françaises pour l’accueil de nombreux oiseaux migrateurs, comme les flamants roses, les hérons et autres aigrettes. Ce précieux patrimoine naturel et culturel, refuge de près de 240 espèces d'oiseaux et 350 spécimens de faune, appartient au département de Haute-Corse depuis 1988.
Parc de Fornacina : Le parc de Fornacina, situé aux portes de la réserve naturelle de l’étang de Biguglia, est un espace naturel de détente et de loisirs avec un parcours de santé (1,24 km) et une piste de course à pied qui est également très agréable pour une balade dans le parc
Écomusée du fortin : On accède à l’écomusée du fortin par le même chemin que le parc de Fornacina, garez-vous sur le parking et gagnez la piste derrière les barrières (sur la gauche) et vous apercevrez vite le fortin. Implanté sur l’îlot d’Ischia Nova, à l’extrémité nord de l’étang de Biguglia, le fortin est une solide bâtisse d’origine génoise du XVIème siècle. Très convoité pour les ressources piscicoles qu’il abrite, l’étang et sa petite île ont souvent été le lieu d’opérations militaires opposant les troupes du roi de France et celles de la République de Gênes. Le site a été ensuite occupé par des cabanes de pêcheurs, elles-mêmes remplacées par une partie de la construction actuelle construite en 1683. Puis la petite île a retrouvé sa fonction originelle liée aux activités de pêche. L’ancien fortin génois, entièrement rénové, accueille maintenant les visiteurs et propose un petit parcours qui permet de découvrir les richesses que recèle l’étang grâce à une scénographie où sont abordés l’histoire du site, le phénomène des migrations, les méthodes de pêche anciennes et actuelles ou encore la connaissance des milieux propres aux zones humides.
Sentier de découverte de Tombulu Biancu : Pour accéder au début de ce sentier, il faut continuer votre route tout droit au lieu de tourner à droite vers le stade de foot de Furiani. Vous allez rapidement passer sur un pont qui traverse le chenal qui relie l’étang à la mer. Continuez encore tout droit jusqu’à voir un parking sur votre droite. Ce sentier (impraticable hors saison) permet de se promener le long des berges de l’étang de Biguglia sur un peu plus d’1 km à travers une riche végétation. Peupliers, chênes lièges, joncs, aulnaies et tamaris constituent les paysages principaux de la réserve naturelle de l’étang de Biguglia. Le site compte plus de 480 espèces végétales dont certaines sont rares et menacées comme l’hibiscus à cinq fruits ou la fougère des marais. Il offre, par endroits, des points de vue sur le fortin, l’étang et la montagne. Cette promenade vous donnera également l’occasion d’observer discrètement, caché derrière un simple observatoire en bois, une vasière peuplée de nombreux oiseaux.
Presqu’île de San Damiano : Pour aller jusqu’à la presqu’île de San Damiano, il faut continuer votre trajet sur la route de la lagune que vous avez pris pour le départ du sentier Tombulu Biancu. On la trouve facilement avec un GPS. Elle se trouve un peu après le camping San Damiano que vous verrez à un moment sur votre gauche. Il y a quelques places pour se garer au départ du sentier vers la presqu’île. Un panneau marque clairement le début de la presqu’île.
C - Mariana
Cité antique Romaine
Situé sur la commune de Lucciana au sud de Bastia, le site fut investi par une colonie romaine au premier siècle avant l'ère chrétienne sous le commandement de Marius Caius, général romain et consul. De taille relativement petite (une trentaine d'hectares), la cité antique de Mariana fut découverte en 1936. Des vestiges et objets retrouvés sur place (céramique, verrerie) ont révélé la présence d'une colonisation romaine il y a plus de 2000 ans. La ville était traversée par une rue formant l'artère principale, bordée de portiques reposant sur des colonnes. À l'est de la ville, des 'insulae' furent érigées les unes après les autres. Elles pouvaient servir de résidences privées, de commerces ou de bains publics.
La cité romaine comptait près de 10 000 habitants à son apogée.
Une voie romaine partait de Mariana, traversait Aléria et longeait la côte orientale jusqu’à Bonifacio. On peut en visiter une partie au sud de Ghisonaccia.
Cathédrale romane de la Canonica.
Cette cathédrale à trois nefs date du XIIe siècle. Elle se présente en grande partie dans un style très dépouillé. Seul l’arc en demi-cercle au-dessus de l’entrée principale est paré de reliefs d’animaux. Quelques décorations géométriques se trouvent sur la façade sud. L’église est généralement fermée. Avec la cathédrale de Nebbio, la Canonica et ses 35 m de long est l’un des plus importants édifices romans de Corse. Un palais épiscopal et un clocher étaient autrefois rattachés au sud. Les superbes mosaïques du IVe siècle, autrefois présentes dans le baptistère, ont été enlevées il y a quelques années. Elles seront bientôt exposées au Musée de Bastia.
D. L’archipel Toscan
L'archipel toscan est un groupe d'îles italiennes situées entre la Toscane continentale et la Corse, en mer Tyrrhénienne.
Selon la légende, la déesse Vénus, émergeant des eaux merveilleuses de la Mer Tyrrhénienne, laissa tomber 7 perles de son collier, lesquelles, en tombant dans la mer, formèrent les sept îles de l'Archipel Toscan.
Ce parc national, couvrant 17 694 hectares terrestres et 61 474 hectares marins, est le plus vaste parc marin d'Europe. Les îles de l'Archipel Toscan, tout en étant soumises à un régime de protection particulier, peuvent toutes être visitées
Les sept îles principales : Elbe, Giglio, Giannutri, Capraia, Pianosa, Montecristo et Gorgona sont connues et appréciées des touristes, ayant chacune leurs caractéristiques propres. Une croisière à la découverte des sept îles de l’archipel peut être une aventure particulièrement intéressante et assurément inoubliable !
L’île d’Elbe
Avec plus d’une trentaine de milliers d’habitants et une superficie de 225 km², Elbe est la plus grande île de l’archipel, mais aussi la troisième plus grande île de la Méditerranée, à seulement 50 km de la Corse. Elbe est à 10 kilomètres au sud-ouest de Piombino, sur la côte de Toscane. Avec une histoire mouvementée, l'île conserve des témoignages de toutes les époques, des étrusques à nos jours. L'exil de Napoléon est bien sûr une étape importante qui inscrit cette île dans l'histoire de France. Destination privilégiée pour un tourisme familial, l'île d'Elbe est encore plus agréable à la mi-saison.
Il faudra une journée entière au minimum pour faire honneur à la beauté de l’île et aux nombreuses activités qu’elle offre.
L’île de Giglio
Avec près de 1500 habitants et une superficie de 23.8 km² seulement, Giglio est avant tout une île historique, car elle arbore le fameux Giglio Castello à 400 mètres d’altitude. Mais c’est aussi une île montagneuse où sont dissimulées de magnifiques criques, baies et anses, dont la baie de Campese et les criques de Punta Capel Rosso, dans lesquelles vous pourrez vous baigner.
L’île de Capraia
C'est l'île la plus proche de la Corse, puisque seulement 27 kilomètres la sépare du cap Corse, situé à l'ouest. Avec près de 400 habitants et une superficie de 19 km², Capraia est une ancienne prison reconvertie en destination touristique. Célèbre pour les vestiges archéologiques qu’elle renferme, elle attire également de nombreux amateurs de plongée sous-marine. Seule île de l’archipel Toscan d’origine volcanique, c’est un véritable paradis botanique, riche en bruyère, arbousier, mastic et myrte et les espèces les plus luxuriantes typiques du maquis méditerranéen.
L’île de Pianosa
Située au sud de l’île d’Elbe, et affichant une superficie de 10 km², Pianosa fut la localité d’une ancienne prison de haute sécurité, où étaient détenus les plus dangereux criminels. Aujourd’hui, cette destination principalement touristique abrite encore d’anciens détenus se préparant à la réinsertion sociale. Depuis l'Elbe on peut arriver à Pianosa en moins d'une heure de bateau, mais il est préférable de choisir la visite guidée car l'accès aux bateaux non autorisés est interdit dans le dernier mille marin.
L’île de Montecristo
Cette île quasiment inhabitée et la plus sauvage de l'archipel, d’une superficie de 10.39 km², est devenue réserve naturelle depuis une quarantaine d’années : Montecristo abrite plus d’un demi-millier de chèvres sauvages, mais également de nombreuses espèces endémiques. Les ruines d’un monastère du XIIIe siècle y sont encore visibles. L'accès à Montecristo se fait en vedette, via la 'cala-maestra' et muni d’une autorisation officielle.
L'île de Gorgone
Gorgone, située sur la commune de Livourne, à 20 milles au large de la ville, est l'île la plus petite de l'archipel toscan avec ses 220 hectares. L'île de Gorgone est vallonnée et sa végétation est principalement constituée d'un maquis méditerranéen typique. Le long du littoral, on rencontre de nombreuses baies comme la Costa dei Gabiani (Côte des Mouettes) ou encore la Cala Sirocco (Baie Sirocco) où s'ouvre la Grotta del Bue Marino (Grotte du Bœuf Marin), ancien refuge de phoques moines. L'île abrite deux magnifiques forteresses, la Medicea et la Pisana. Plus haut, la Villa Margherita est érigée sur les vestiges d'anciennes structures étrusques et romaines. On y trouve également deux tours de guet historiques : la Torre Vecchia datant du XIIIe siècle et la Torre Nuova du XVIIe siècle.
L'île de Gianutrie
Giannutri est la plus méridionale des îles de l'archipel toscan. Bien que petite (260 hectares, moins de 3 km du nord au sud, 500m de largeur), en forme de demi-lune, elle possède un phare implanté près de Punta di Capel Rosso.
Giannutri est marquée par trois sommets distincts : Capel Rosso (85 m), Monte Mario, et Poggio del Cannone. Son littoral est irrégulier et abrite deux baies notables, la baie de Cala della Spalmatoio au nord-est et Cala Maestra au nord-ouest. De nombreuses cavernes, dont la plus connue, au sud de l'île, la grotte Gala dei Grottoni, se trouvent le long de la côte. Le climat particulièrement doux en hiver permet la prospérité des euphorbes, palmiers et orchidées sauvages.
L'île était déjà peuplée durant l'Antiquité, les Romains y avaient bâti un port et des villae (habitations et magasins)
Voilà qui conclut ce parcours recommandé pour les passionnés de nature.
Une escapade mémorable au cœur de la plaine orientale de Corse, s'ouvrant sur la mer Tyrrhénienne et faisant face à l'archipel Toscan.
Un territoire étendu, depuis l'embouchure du fleuve Golo jusqu'aux portes de la ville de Bastia, avec la Réserve Naturelle de l'Étang de Biguglia nichée entre la mer et la montagne.
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