Casacconi est une ancienne piève de Corse. Située dans le nord-est de l'île, en Castagniccia, elle relevait de la province de Bastia sur le plan civil et du diocèse de Mariana sur le plan religieux.
Le territoire est né du regroupement des villages de la pieve du Casacconi, du canton de l’Alto Casacconi et de la vallée du Golu qui longe la rivière du même nom. Formé de 6 villages pour la plupart construits sur les arêtes rocheuses des crêtes, le Casacconi è Golu Suttanu mérite le détour pour ses panoramas uniques sur plusieurs vallées de la Castagniccia, et ses points de vue imprenables sur la mer et le fleuve du Golu. Ce dernier sillonne le cœur d'une région à la nature préservée.
À la période de l'âge du fer, le Casacconi était déjà occupé. De riches sépultures ont été mises à jour à Prunelli di Cascconi et surtout à Cagnano près de Luri : Débris de squelettes, bijoux et ustensiles, peignes, boutons et appliques en or, perles en pate de verre, chaînettes..
Le site était occupé du temps des Romains. Ceux-ci, installés à Mariana, avaient colonisé petit à petit l'alentour, remontant le Golo et repoussant la population indigène.
Vers 1520, la pieve de Casacconi comptait environ 2 000 habitants.
Le 13 Juillet 1755, les pièves de Corse, Casacconi en tête, allaient tenir la consulta qui désigna Pascal PAOLI comme Général de la Nation.
L'église piévane de Casacconi était l'église de Santa Maria Assunta, située sur la commune de Penta Acquatella. L'antique église hélas ruinée a été remplacée par une église de style classico-baroque.
La piève de Casacconi était alors composée de 18 villages, et produisait du blé, du vin et des fruits
L'ancienne piève comprend actuellement les communes de :
Prunelli-di-Casacconi
Surplombant la vallée du Golo, le village est situé près de l’axe principal Bastia-Ajaccio, à 25 kilomètres de Bastia et à un quart d’heure de l’aéroport de Poretta. Situé dans un cadre verdoyant, on peut y voir de belles maisons hautes et anciennes. Le peintre Giuseppe Maria Casalta, actif entre 1687 et 1711, y a séjourné longtemps et a peint plusieurs tableau dont « la donation du rosaire » qui est d’ailleurs conservé dans l’église. Prunelli-di-Casacconi a compté jusqu'à 668 habitants en 1921. C'est à partir de 1954, que sa population a fortement diminuée, comme partout en Castagniccia. Fort heureusement, depuis quelques années, la population renaît dans le village avec le tourisme.
Olmo
Situé à proximité immédiate du col de Carcherone, qui relie les pieve de Casacconi et de Casinca, cet amoncellement de vieilles pierres laisse deviner à l’observateur avisé les traces de puissantes murailles.
Tout comme le fort de Castellucciu, qui domine la vallée du Golu, le « castellu di Carcherone » daterait du début du XIIIème siècle.
Patrimoine religieux : Église San-Quilico, St Cyr et Ste Julitte. Implantée au cœur du village, sa faça de est au sud, avec un parvis ombragé de micocouliers.
Monte
Commune de moyenne montagne, sans façade littorale, Monte occupe le flanc oriental du vallon formé par le ruisseau de Casacconi, affluent du Golo. Le territoire recèle des gisements archéologiques du néolithique et de l'âge du bronze, ainsi que des traces d'occupation de l'époque Romaine. Les vestiges de nombreux moulins et d'une forge 'à la génoise' (usine métallurgique) implantée à proximité de la chapelle Saint-Pancrace témoignent de la prospérité de la communauté par le passé.
Une ancienne oliveraie est de nouveau exploitée de nos jours, en contrebas du hameau de Divina.
La commune est inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel : 213 maisons construites entre le XVIe et le XIXe siècle sont construites en schiste, moellons et enduit, avec une couverture à longs pans revêtue d'ardoise.
La commune a compté jusqu'à 1086 habitants en 1886. Aujourd'hui elle en dénombre 632.
Penta-Acquatella
Le village est composé deux hameaux Penta et Acquatella niché au milieu de châtaigniers et d’oliviers. L’activité agro-pastorale a perduré jusque dans les années 60 : le berger communal gardait les chèvres des habitants. Les activités principales étaient la production de farine de châtaigne et la charcuterie. Quelques séchoirs à châtaignes individuels ou à l’intérieur des maisons subsistent.
Le hameau de penta est bâti sur un éperon dominant les vallées. Les maisons de pierre aux toits de lauzes se dressent de chaque côté de l’unique rue pavée. La chapelle Saint Pierre est incrustée dans l’alignement des maisons.
À la sortie d’un village une fontaine avec deux bassins fournissait l’eau aux habitants.
Le hameau d’Acquatella est lui protégé par la chapelle Saint Pascal.
Entre les deux hameaux s’élève l’église paroissiale dédiée à la Nativité de la Vierge,
L’église est de style baroque avec une nef à vaisseau et des chapelles latérales. Sa construction dura une dizaine d’années de 1862 à 1873. Elle abrite une statue polychrome de Sainte Anne du XIXe siècle récemment restaurée.
Ortiporio
Commune de l'intérieur de l'île, limitrophe de la Castagniccia une microrégion à forte densité humaine jadis. Les conditions climatiques tempérées et humides en font un territoire très vert. Le sol est couvert d'une végétation arborescente dominée par des châtaigneraies, le plus souvent présentes sous forme de vergers ou de taillis, avec des chênaies. Le sous-bois est très dense, composé de hautes bruyères, d'arbousiers et de houx. Des animaux (bovins et porcins) y sont élevés en liberté. L'habitat s'est développé sur le flanc oriental du Rocher de Compoli. Il a été bâti, autrefois comme partout ailleurs sur l'île, sur des pitons ou de petites arêtes rocheuses « pour voir venir l'envahisseur.
Les constructions qui sont pour la plupart anciennes, avec des murs enduits, des toits d'ardoises (teghje), et des façades austères, sans balcons. Les « maisons de notables » sont facilement repérables.
En février 1934, alors que le village se trouve à une altitude d'à peine 1000 mètres, une terrible avalanche provoqua la mort de 37 personnes. Le niveau de neige dépassait 1,50 m par endroits. Une stèle dans l'église Saint-Augustin rappelle cette tragique catastrophe, qui reste encore à ce jour l'une des plus meurtrières.
En 2019, la commune comptait 124 habitants.
Crocicchia
Ce petit village “médiéval” formé de maisons rapprochées les unes aux autres appartient à l’ancienne piève de Casacconi. Du haut de ses 600 mètres d’altitude, il est formé des hameaux de Sant’Andria, Micoria, Nove Piano, Petriccie, Casanile et compte environ 70 habitants. Face au San Pedrone, le village bénéficie, plein sud, d’un ensoleillement maximum.
Comme la plupart des villages de Castagniccia, le village a été construit sur une arête rocheuse avec son église sur un éperon à l'extrémité de la crête. Le bâti est ici encore représenté par un ensemble de maisons en schiste et aux toits couverts d'ardoise, collées les unes aux autres et alignées le long d'une crête.
L'église paroissiale Sant' Andrea est en retrait des habitations avec le cimetière en arrière.
Campile
Campile est bâti à 500m d'altitude, sur un promontoire de l'arête rocheuse du Mont Castellare.
Formée de cinq hameaux implantés au coeur de châtaigniers et de vallons verts et boisés, la commune est traversée par de nombreux petits ruisseaux qui se jettent dans le Golu. On peut faire le tour de Campile et profiter des nombreux points de vue grâce au sentier «Tra Paisoli e Montagna», dont le départ se situe sur la place de l'église.
A découvrir
L'église baroque San Petru è San Paulu, de style baroque, datant du XVIIème siècle et classée aux monuments historiques depuis 1984, ainsi que ses nombreux tableaux.
Les chapelles San Michele (milieu du Moyen-Âge) et Sacré Coeur (début XIXème siècle), toutes deux situées au hameau de Canaghja.
La chapelle Sant'Antone di Paduva du XVIIIème siècle, au hameau de Vergagliese.
Les chapelles San Roccu au hameau de Costa et Notre-Dame de Lavasina à Antibia, toutes deux datant du début du XVIIIème siècle.
La fontaine Gavini à l'entrée du village, érigée en 1917 pour le Préfet du Second Empire
Le canton est créé en 1973 par la fusion des cantons de Campile et Campitello.
En janvier 2010, ce canton, ainsi que 3 autres est retiré de l’arrondissement de Bastia et rattaché à celui de Corte. Il est ensuite supprimé en 2014 et englobé dans le canton de Golo-Morosaglia.
A suivre : La pièce d'Ampugnani.
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